Collection Edmond de Rothschild
au musée du Louvre

© Musée du Louvre, Département des Arts graphiques
En 1935, les héritiers du baron Edmond James de Rothschild (1845-1934) et de la baronne Adélaïde (1853-1935) exaucent les dernières volontés de leurs parents et font don au musée du Louvre d’une extraordinaire collection d'incunables, d’estampes anciennes, de dessins et d'œuvres reliées. Cette donation d’une importance sans précédent remettra en question les systèmes de classification traditionnels et aura un impact durable sur la muséologie.

Edmond James de Rothschild
1845 - 1934

Le plus jeune des quatre enfants de James et Betty de Rothschild, Edmond James tient son goût pour les arts de son père, duquel il a hérité un grand nombre d'estampes et de gravures qui constitueront les premiers jalons de son incroyable collection. Plébiscitées par les antiquaires et les érudits, les estampes et les gravures étaient alors absentes des collections muséales.

En tant que connaisseur, le baron Edmond James a bénéficié des conseils d'experts et d'historiens de l'art, notamment André Blum (1881-1963), qui accompagnera le transfert de la collection au Louvre. Un fonds mis à disposition par les trois enfants du Baron, James, Alexandrine et Maurice, assurera l’installation et la conservation permanente de la Collection Edmond de Rothschild au Louvre.

Dès 1937, André Blum supervise les premières expositions au musée de l’Orangerie et au Jeu de Paume. Des œuvres de Rembrandt, des incunables ainsi que les plus beaux dessins et estampes de la collection sont présentés au public parisien. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la collection est mise à l’abri et sera définitivement établie au Pavillon de Flore du Louvre en 1957.

© Musée du Louvre

Sous la direction du conservateur Maurice Sérullaz, une attention particulière est accordée aux premières estampes allemandes et italiennes et aux gravures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles.

La donation de la collection du baron Edmond James en 1935, alors que le musée du Louvre est encore presqu’exclusivement consacré à la peinture et à la sculpture, est un geste fort et visionnaire : un demi-siècle plus tard, en 1989, la Collection Edmond de Rothschild constituera la base du nouveau Département des Arts Graphiques du Louvre. 

© Musée du Louvre

Les œuvres de la collection sont aujourd’hui réunies dans un inventaire en ligne et accessibles au grand public. Pascal Torrès, conservateur de la collection jusqu'en 2014, a retracé son histoire dans un ouvrage édité par le musée en 2011. Séverine Lepape, qui lui succède jusqu’en 2019, engage d’importants travaux de rénovation pour répondre aux nouveaux standards de conservation.

La parution de l’ouvrage phare de Pauline Prévost-Marcilhacy, Les Rothschild : Une dynastie de mécènes en France (Paris, Musée du Louvre / Bibliothèque nationale de France / Somogy Éditions d’art, 2016) constitue désormais la base d’un projet de recherche collaboratif à l’Institut national d’Histoire de l’Art. Une grande partie de cette recherche récente souligne le caractère révolutionnaire du don d'Edmond James de Rothschild : au-delà de la valeur intrinsèque de ses œuvres, l'ensemble constitue un document majeur pour comprendre l‘approche visionnaire d'un collectionneur d'avant-garde.

© Musée du Louvre - Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 – id., 1528), Lionne, 1521. Plume, encre brune et aquarelle sur vélin.
© Musée du Louvre - Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 – id., 1528), Adam et Ève (détail), 1504.
© Musée du Louvre - Cristofano Robetta (Florence, 1462 – documenté jusqu’en 1535), Allégorie de la puissance de l’amour. Burin.
© Musée du Louvre - Léonard de Vinci (Vinci, 1452 – Amboise, 1519), Joute de cavaliers contre un dragon, trois chevaux allant au pas et étude de cavalier. Plume et encre brun, lavis brun.
© Musée du Louvre - Raphael – Raffaello Sanzio, dit, (Urbino, 1483 – Rome, 1520), Portrait de jeune homme (détail), vers 1502-1504. Pierre noire.
© Musée du Louvre - Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 – id., 1528), Costume de Dame de Livonie, 1521. Plume, encre brune, aquarelle
© Musée du Louvre - Jacques-Louis David (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825), Marie-Antoinette reine de France, conduite au supplice, 1793. Plume, encre brune.